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Sur tous les fronts

MOMO BYLIS

 

Je ne laisse jamais passer une faute d’orthographe

dans mes articles.

IM-POS-SIBLE.

À la rédaction, on apprécie mon sourire et ma bonne humeur.

Le revenu de base pour tous ?

L'économie sociale et solidaire

Jeunesse et mobilisation

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Le bénévolat en chiffres

Mon travail,

ma passion

Travailler moins pour vivre plus

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La Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a voté en juillet 2015 l’étude de faisabilité du revenu de base. Longtemps repoussée à cause de la fusion des régions, elle devrait débuter le 25 avril. Martine Alcorta, conseillère régionale Europe Écologie Les Verts en charge du projet, se réjouit de cette “ formidable avancée ”.


Quelle est la teneur exacte de cette étude de faisabilité ?


Je préfère le dire tout de suite, c’est vraiment une expérimentation, au sens de la recherche. Je porte ce projet avec des universitaires. Notre démarche va s’appuyer sur deux instances : le comité de pilotage et le comité de réflexion. Elle va s’articuler autour de plusieurs éléments : l’analyse et la restitution des entretiens, dans l’objectif de remettre un rapport final pour juin 2017, suivie d’une expérimentation le cas échéant. Comme toute expérimentation, la démarche commencera par une élaboration collective d’hypothèses concernant les effets attendus d’un revenu de base, par le choix d’un public à cibler (effectif, âge, situation territoriale), les caractéristiques du revenu et de sa gestion.


Et personnellement, comment envisagez-vous cette

expérimentation ?


Je pense qu’il faut cibler un public de jeunes, qui sont les plus vulnérables sur le marché du travail. Concernant la situation territoriale, il faudrait choisir deux communes et tester deux ou trois formes de revenus de base afin de vérifier mes hypothèses de départ qui sont : avoir un revenu de base créé plus d’entreprenariat et augmente la durée de la scolarisation et de la formation et aucune passivité ne se développe face à la recherche d’emploi.


Pourquoi est-ce que ce projet vous tient tant à coeur ?


Expérimenter le revenu de base, cela serait une décision unique en France. C’est la réponse à la future économie du siècle à venir. En ce moment, il y a une injonction impossible face à la compétitivité et à la concurrence demandées par le monde du travail. Nous sommes dans une tyrannie du marché de l’emploi. Il faut que chacun reste libre de choisir ou non d’aller travailler. Avec le revenu de base, on a un marché du travail, et un domaine où le travail n’est pas un marché.


Quelles sont les prochaines étapes ?


Un comité de pilotage aura lieu le 25 avril où tous les groupes politiques de la région ont été conviés. Ensuite, il y aura des comités de réflexion avec les élus, les acteurs de terrain (comme la Caisse d’allocations familiales (Caf), Pôle Emploi, les Centres communaux d’action sociale (CCAS), etc...), des associations et la société civile. A chaque rencontre du comité, les intervenants seront amenés à apporter un éclairage sur la thématique travaillée. Le soir une conférence-débat sera ouverte au grand public. Puis le comité de pilotage décidera des paramètres de l’expérimentation.


En juin 2017, l’étude se terminera, puis l’expérimentation du revenu de base pourra commencer, d’après les résultats obtenus. Parallèlement, il faudra établir un partenariat avec l'État et les départements pour assurer la mise en œuvre de l’expérimentation, tant du point de vue de son financement que de sa gestion. J’insiste sur le rôle du gouvernement : notre région connaît une grave crise financière, notamment à cause de la baisse des dotations de l’État, et nous n’aurons pas les moyens de payer les revenus de base.


"UNIQUE EN FRANCE"

VU PAR NOUVELLE DONNE

Patrick Colin de Verdière, membre du bureau national du parti Nouvelle Donne, se présente comme son référent de la Commission thématique nationale sur le partage du temps de travail et sur le revenu de base depuis deux ans. Aperçu du projet pensé par la formation politique.


« Le revenu de base correspond pour nous à un socle solide et simple de protection sociale, pour lutter contre la pauvreté et la précarité », décrit Patrick Colin de Verdière, référent de la Commission thématique nationale de Nouvelle Donne sur le partage du temps de travail et sur le revenu de base.


« Le montant sur lequel nous travaillons n’est pas considéré comme suffisant pour vivre sans revenu complémentaire pour une personne célibataire. Nous ne le concevons donc que mis en place simultanément avec une baisse généralisée du temps de travail, en passant à la semaine de quatre jours et 28 heures.


Il serait versé automatiquement à toutes les personnes résidant de manière durable et en règles sur le territoire national français. »

Les études de ce parti ont été réalisées sur la base des montants suivants : un revenu de base pour les mineurs de 200 euros, un pour l’adulte actif entre 18 et 65 ans de 600 euros et un troisième de 1200 euros pour les seniors.


« Une avancée sociale »


Ce projet serait financé « en partie par les économies budgétaires réalisées », comme l’explique Patrick Colin de Verdière. « Le revenu de base “mineur” se substituerait aux allocations familiales, le revenu de base “adulte actif” remplacerait le revenu de solidarité active, et le revenu de base “senior” supplanterait la retraite de base de la sécurité sociale. Pour le reste, nous mettrions en place une réforme fiscale.


L’impôt sur le revenu serait fusionné avec la contribution sociale généralisée pour en faire un grand impôt universel et progressif sur les revenus. Enfin, une taxe sur les patrimoines des particuliers viendrait remplacer des impôts existants — l’impôt de solidarité sur la fortune, les taxes foncières et probablement aussi les droits de mutations en cas de transmission de patrimoine. »


« Nous souhaitons que le revenu de base représente réellement une avancée sociale », souligne l’homme politique. « Nous considérons — et c’est un parti pris — que la majorité de la population est plus motivée par l’emploi, la reconnaissance et la valorisation qu’il peut offrir, que par le fait d’avoir un revenu de base qui lui permettrait de vivre sans travailler.


Le revenu de base permet donc pour nous de réduire le temps de travail sans perte de revenu pour les salariés modestes, et sans hausse du coût du travail pour les employeurs. »


MODE D'EMPLOI

L’idée n’est pas nouvelle. Le souhait d’instaurer un revenu de base en France dépasse les clivages politiques. Retour sur une initiative qui propose de vivre autrement.


« Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement », selon la définition du Mouvement français pour un revenu de base (MFRB).


L’économiste Baptiste Mylondo explique qu’il existe trois modèles de revenu inconditionnel. « À gauche, le revenu inconditionnel est conçu comme un outil de transformation sociale et de remise en cause de la “valeur travail”», écrit l’économiste dans son livre Un revenu pour tous ! Précis d’utopie réaliste. « Son montant doit donc impérativement être suffisant pour se passer d’emploi et choisir librement l’activité que l’on souhaite exercer. À droite, le revenu inconditionnel est conçu comme un outil de libéralisation de l’économie. Nous devons cette version libérale à Milton Friedman qui, en 1962, suggérait l'instauration aux États-Unis d'un système d'impôt négatif sur le revenu […] associé à la suppression du salaire minimum et de tous les dispositifs de protection sociale ».


« Une nouvelle manière d’aborder le travail »


Le modèle libéral du revenu inconditionnel correspond à un

« montant faible, accompagné d’une suppression de la protection sociale, [et] de tout le système assurantiel », décrit Baptiste Mylondo dans une interview publiée en avril 2016 et réalisée par Juliette Plagnet de Causette.


« C'est une vision “libertarienne” de droite pour laquelle le fait que tout le monde ait droit à un minimum permet de ne plus chercher à compléter davantage.


Donc, [cela] s'accompagne d'un allègement du droit du travail, notamment de la suppression du Smic. [Et il existe] la version de gauche, que j’essaie de défendre : montant suffisant, augmentation de la protection sociale. Là, le revenu inconditionnel est vu comme un supplément à la protection sociale et non comme remplacement.


Dans cette optique, on conforte le droit du travail. » Et d’ajouter, dans la même interview : « La troisième option, sans doute la plus défendue aujourd'hui parce que c'est un peu la facilité, c'est le revenu inconditionnel comme moyen de simplifier le système socio-fiscal. Il ne s'agit pas de transformer la société, mais juste de réduire le mille-feuille de la protection sociale et le système complexe des prélèvements obligatoires.


Impôt à taux fixe, même taux pour tout le monde, et montant égal à celui du RSA [revenu de solidarité active], en gros ».



Il existe de nombreuses propositions pour financer le revenu de base. Le MFRB en recense huit :

« l’universalisation et la revalorisation du RSA », « la part d’autofinancement », « la fusion du système d’aide sociale, de chômage et de retraite », « la transformation du mécanisme de la création monétaire », « la justice foncière », « le financement par impôt sur le patrimoine », « la redistribution de la rente pétrolière » et « le chèque vert ».


Plusieurs conséquences sur la société sont envisagées par le MFRB, notamment « une nouvelle manière d’aborder le travail ».  « Mettre en place un revenu de base, c’est donner le choix à chaque individu de s’engager dans des activités auxquelles il donne du sens […], assure l’association. C’est donc un puissant catalyseur, un formidable investissement dans de nouvelles activités, vectrices de richesse économique et sociale. C’est aussi un moyen pour que chacun puisse aborder le travail de façon plus sereine, sans peur du chômage ».  


Les détracteurs du revenu de base voient dans l’application de cette idée le risque que les citoyens ne veuillent plus travailler.

Citée dans l’ouvrage de Baptiste Mylondo, Un revenu pour tous ! Précis d’utopie réaliste, l’étude de 2004 des sociologues Axel Marx et Hans Peeters montre, malgré des difficultés méthodologiques, que « les gains de

« win for life », [jeu de hasard de la loterie belge] ont eu un impact quasi nul sur [la situation professionnelle] d’une poignée de gagnants ».  


Or, ces personnes « gagnent un revenu versé chaque mois et garanti à vie [qui se rapproche] d’un revenu inconditionnel ». La réflexion est lancée.


LES JEUNES ET LE TRAVAIL

LA NUIT DEBOUT

TROIS QUESTIONS À MONIQUE DAGNAUD,

directrice de recherche au CNRS et  sociologue

Comment expliquer qu’une partie de la jeunesse se mobilise contre le projet de loi travail, et qu’une autre pas du tout ?


On ne peut pas réduire la jeunesse à deux visages. Il y en a au moins trois. Une partie se mobilise contre cette réforme. Elle est dans les défilés et lutte contre la précarité de l’emploi. Ces jeunes manifestent une véritable inquiétude face à leur avenir.


Ensuite, il y a une autre partie qui se mobilise, mais qui est en décalage avec les défilés. Elle se retrouve dans les Nuits debout. Le projet de loi travail est en arrière-fond, certes, mais il s’agit plutôt pour ces jeunes-là de revendications, de prises de positions plus radicales, plus globales que le projet de loi El Khomri. Ils sont dans le refus de la société telle qu’elle est aujourd’hui.


Enfin il y a la partie la plus importante : celle qui ne se mobilise pas, qui observe. Elle regarde le mouvement à travers les réseaux sociaux. Elle est en recherche d’emploi ou en formation.


Les jeunes qui s’engagent contre ce projet de loi ont-ils un profil type ?


Dans les rangs des Nuits debout, on retrouve une jeunesse guidée par l’Union nationale des étudiants de France (Unef), syndicat étudiant, et quelques lycéens. On peut les qualifier d’intellos-précaires. Les autres, ceux qui sont dans une situation difficile, qui se trouvent dans les périphéries et qui sont géographiquement éloignés de cette mouvance, restent en retrait.


Quelles sont les formes que prend l’engagement des jeunes aujourd’hui ?


La jeunesse est très engagée dans des actions qui sont plutôt de type associatif et collaboratif. On ne l’entend pas mais elle n’est pas muette, ni individualiste. Elle s’investit simplement dans des initiatives qui ne se voient pas et qui ne captent pas l’attention des médias. Pourtant, elle est là, dans les actions locales, culturelles et sociales. C’est une forme d’engagement éloignée des grandes organisations.



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Action sociale et culturelle, éducation mais également activités d’assurances et financières… Depuis plusieurs années, le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) se répand dans l’Hexagone et touche de nombreux domaines d’activités.


L’économie sociale et solidaire est une branche qui représente désormais 10,5% de l’emploi en France et plus de 2,3 millions de salariés. Par ailleurs, l’ESS a participé à hauteur de 6% au PIB français (produit intérieur brut) en 2013. L’ESS est méconnue pourtant c’est une économie du quotidien, qui nous entoure : plus de 12,5 millions de bénévoles sont impliqués dans des associations de ce secteur.


Dans un contexte morose, l’ESS offre des opportunités avec plus que 400 offres d’emploi chaque trimestre. L’emploi jeune et la revalorisation des cadres associatifs sont de véritables enjeux pour cette branche.


Ainsi, c’est un secteur qui cherche à réinventer le travail et les manières de l’exercer, en portant des valeurs de solidarité, d’équité et de coopération. L’humain est au coeur de cette économie. L’économie solidaire se démarque et dessine une alternative face au système capitaliste actuel.


DES DÉFIS À RELEVER


Une loi adoptée en 2014 cadre le domaine. Celle-ci précise notamment l’objectif clair de l’ESS : l’intérêt général et non les bénéfices de l’entreprise.

Pourtant, l’ESS a encore des défis à relever, alors que les financements publics ont baissé pour 53% de ses entreprises. L’actualisation du modèle économique, la diversification des ressources, le développement du mécénat et des dons privés apparaissent comme des solutions pour pallier le manque d’aides.  


Dans le secteur de la finance solidaire, les coopératives et associations porteuses d’offres nouvelles se multiplient. La Nef, coopérative financière unique en France qui a vu le jour il y a 35 ans, en est un bon exemple. Cette banque propose des solutions d’épargne et de crédit orientées vers des projets utiles. En effet, l’argent des plus de 36 000 sociétaires permet de mettre en avant des initiatives culturelles, sociétales ou écologiques. De quoi donner un nouveau souffle à l’économie sociale et solidaire française

Le défi d'une économie sociale et solidaire

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Peut-on vraiment parler de passion au travail ? 


D’après Nicolas Keramidas et Vanessa Strippoli, nos deux passionnés de leur métier, la réponse est oui, sans hésitation. Mais pour le sociologue Marc Loriol, ce n’est pas si évident que cela et la notion doit être nuancée.


Avant, on travaillait surtout par devoir et nécessité. Depuis, la notion de passion est apparue. A quand remonte-t-elle?

Je ne pense pas que le mot « passion » soit le plus adapté. Je parlerai plutôt d’épanouissement personnel. C’est après la Seconde Guerre mondiale que l’on arrive à ce stade, et notamment avec les événements de Mai 68, qui symbolisent réellement le passage à cette éthique. La société va beaucoup changer suite à cela. On met en avant la liberté individuelle, les moeurs se transforment.


Que recouvre cette éthique d’épanouissement personnel ?


Le travail devient nécessaire à la réalisation de soi. On travaille pour une bonne santé mentale, pour son développement personnel, pour apprendre des nouvelles choses… Ce sont les milieux de travail plutôt individualistes qui sont surtout concernés, comme celui des cadres. Il y a désormais beaucoup plus d’autonomie et de liberté.


Une sorte de concurrence se met alors en place, avec l’idée de briller plus que l’autre. Chacun va jouer son rôle à sa manière et chercher à mettre en avant ce qu’il apporte de particulier à son travail.
Cette tendance vient également de la montée du niveau d’études en général et à une aspiration à plus de reconnaissance. Et il ne faut pas oublier que certains trouvent qu’ils sont enfermés dans un carcan très hiérarchique, qu’ils veulent rejeter.  


Pourquoi ne pas vouloir employer le mot « passion » ?


Il faut déconstruire la notion de passion. Ce mot exprime beaucoup de choses, il est très ambivalent. Le mot passion n’est pas utilisé dans n’importe quel milieu professionnel. Il concerne surtout les artistes, les cadres et les diplomates. Ces gens doivent se mettre en avant, ils sont en concurrence. Ce sont des métiers avec un fort engagement personnel.
C’est quelque chose qui se construit, avec, en arrière-plan l’idée de résister à la concurrence et à une pression très forte.

Il y a une forte injonction sociale et professionnelle à s’engager passionnément dans le travail. Il faut s’y investir, on est dans un registre très individuel.


Il y a deux pendants à la passion au travail : cela peut signifier quelqu’un qui s’engage, qui a un projet. A l’inverse, il peut aussi exprimer la notion de sacrifice, de l’épuisement au travail. On s’investit trop dans son travail et on n’a plus de vie privée.

Comment être épanoui au travail?

C’est compliqué quand on est dans le registre de l’épanouissement personnel. On cherche la reconnaissance des autres, mais en même temps, on est en concurrence avec eux. On dépend des autres, tout en essayant de se distinguer. Il faut un débat, une réflexion collective pour surmonter tout ça. Et partager une même vision des choses.




J'AI FAIT DE MA PASSION MON MÉTIER

 

Jenyfer et Emily ont toutes deux choisi de travailler moins... quitte à gagner moins. Dans cette optique, le travail en société est vu comme corrupteur car chronophage sur un temps que l’on devrait exploiter autrement.

 

Le temps de travail a beau avoir diminué depuis les années 1950 一 on est passé de 70 heures à 37,5 一 nombreux sont ceux qui accumulent les heures supplémentaires. C’est contre cette vie pour le travail que certains ont décidé de ralentir le rythme.

 

Se faire plaisir, jardiner, coudre et surtout profiter de son entourage, le vrai challenge c’est de trouver le bon équilibre entre “travail” et “temps libre”.

 

TRAVAILLER MOINS 

POUR VIVRE PLUS

"Après un master de Sciences politiques en banlieue parisienne en 2010, j’ai trouvé un emploi en tant que collaboratrice de cabinet pour la mairie d’une grande agglomération. Bras droit du maire, je devais être partout… et nulle part à la fois. Je travaillais à la chaîne, je bossais comme une folle, j’avais l’impression d’être jetable. Ma vie personnelle en a été réduite à néant.


Puis j’ai fait un accident vasculaire cérébral (AVC), ce qui m’a servi de déclic. Une grosse remise en question. « Est-ce que ça vaut le coup de mettre sa santé en jeu ? » me suis-je demandée. À mon retour en poste, j’ai levé le pied.

Résultat 一 je me suis fait licencier.


Je voulais retrouver quelque chose que j’aimais faire. Je me suis alors tournée vers l’enseignement. Dans mon cabinet, je travaillais 10 à 12 heures par jour pour un salaire de 2 500€ par mois. À l’école, je dirais qu’avec le temps de préparation des cours, je tourne entre 8 et 9 heures par jour pour 1 800€. Ce manque à gagner est largement compensé par les vacances scolaires.


Et surtout, j’ai du temps pour mon mari et mes amis. Désormais, je suis épanouie et me sens réellement utile, même si je gagne moins d’argent."


"Avec Killian, mon compagnon, on essaye toujours de se poser la question : est-ce qu’on est bien dans ce que l’on fait ? Est-ce que l’on s’épanouit ? C’est en se basant sur ce principe de vie que nous avons choisi de nous consacrer à la musique. J’ai pourtant fait un master d’histoire et Killian une thèse en biomécanique. Mais on ne s’y retrouvait pas.


Le système nous pousse à nous spécialiser dans un domaine pour être compétitif, même dans le milieu artistique. Mais ça n’est pas épanouissant pour nous. Ce qui l’est, c’est d’avoir du temps pour vivre d’autres expériences.


On ne se sent pas fait pour faire une seule chose tout au long de notre vie. Moi, j’adore travailler de mes mains. Cuisine, couture… Je me paye le luxe de faire tout ça. Je préfère avoir le temps de le faire, et travailler moins, quitte à gagner moins.




Avec ce choix de vie, on a juste assez pour vivre au quotidien. On a admis qu’on n’allait sûrement pas gagner beaucoup d’argent. Mais il est toujours possible de trouver des petits boulots à côté.


Maintenant que Mira est née, Killian recommence à donner des cours à la fac, mais seulement pour un temps. Car on ne veut pas rentrer à nouveau dans le système. Au contraire, l’idée est de remettre au cœur le fait d’avoir du temps, pour nous, pour nos enfants.


Du temps, on en a besoin pour tout : pour réfléchir, pour profiter des gens qui nous entourent, pour prendre du recul par rapport aux infos qu’on nous donne… Redonner aux gens leur temps, je pense que c’est une des clés pour que la société aille mieux."


Jenyfer Ploud, 30 ans, enseignante en REP+

(Réseau d’éducation prioritaire) à Trappes (Yvelines)

Emily Volz, 28 ans

Musicienne à Nantes (Loire-Atlantique)