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 Jeune journaliste web, je suis super organisée. 

Grande adepte de la vie nocturne, j'ai un côté 

« sérieux sans me prendre au sérieux ». 

Et je rejoins ma rédaction en vélo électrique. 

AMÉLIE BÉRAL

La passion de l'économie

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L'entrepreneur, gendre idéal ?

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Le poids de la finance

"Le CDI c'est trop de contraintes"

L'ubérisation

Le mouvement des start-up

L'Europe libérale

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Utilisé pour la première fois par le patron de Publicis Maurice Lévy en 2014, ce mot fourre-tout illustre une tendance à la libéralisation au sein de notre société. De quoi est-il le nom ?



Un acteur numérique de l'économie collaborative, proposant un service sans intermédiaire entre prestataire et client. Ainsi pourraient être définies bon nombre de startups et d'entreprises qui fleurissent depuis une dizaine d'année en France et auxquelles l'entreprise Uber a donné son nom depuis 2009.


Proposant un service de véhicules de transport avec chauffeur réservables directement sur application mobile, la firme californienne a agi comme un perturbateur du marché, proposant un schéma d'organisation nouveau. Schéma qui se situe à la croisée de différents phénomènes : l'émergence de l'économie de partage, l'importance du mobile 一 notamment pour la navigation web 一 et l'explosion de l'entrepreneuriat. Depuis, de nombreux secteurs ont été impactés (voir infographie ci-contre). L'uberisation est cette vague de bouleversements de marchés, où les compagnies hiérarchisées traditionnelles voient leurs activités ébranlées par de nouveaux acteurs économiques proposant une interaction plus directe.


Des craintes (in)justifiées ?


Qui dit changement dit forcément grogne et mécontentement 一 notamment de la part des entreprises classiques, qui voient leurs clientèles s'orienter vers ces nouveaux acteurs.

L'économie de partage sera responsable de la disparition de 5 millions d'emplois d'ici 2020, a-t-on pu entendre au Forum économique mondial de Davos cette année. Marque-t-elle une étape dans la fin du salariat et l'automatisation généralisée du travail ? Ou est-elle simplement une évolution normale de notre économie, laissant de côté ceux qui refusent de s'adapter ? Il paraît nécessaire de repenser nos sociétés à l'aune de cette émergence.


LE GRAND VIRAGE DE L'UBÉRATION 

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Symbole de la transition numérique, le gouvernement français fait de la startup un modèle à suivre pour l’entreprise.

Aujourd’hui défendue pour ses vertus innovantes, on oublie trop vite qu’au début des années 2000 un engouement similaire a provoqué l’explosion de la bulle internet et poussé des milliers de personnes au chômage...


Le 11 janvier 2016 à Las Vegas, dans un salon dédié à l’innovation technologique, Emmanuel Macron est enthousiaste : « Mon travail est d'expliquer que nos startup sont formidables ». Le ministre de l’économie fait partie des grands convaincus du potentiel de ces jeunes entreprises innovantes à la croissance fulgurante (espérée).

Un soutien qu’il a récemment réaffirmé lors de la remise d’un Prix pour jeunes entrepreneurs en avril 2016 : « Certaines startups feront partie du CAC 40 de demain. »


Seulement, attention. En 2001, la « bulle internet » explosait. En effet, la décennie 1990 a vu émerger les nouveaux secteurs liés à l’informatique et aux télécommunications. Des milliers d’entreprises voient le jour, avec l’espoir d’un succès calqué sur ceux d’Apple, Microsoft ou IBM quelques années auparavant.


Seulement, des levées de fonds trop importantes fragilisent l’ensemble des acteurs économiques du secteur. Ces entreprises, considérées comme visionnaires, prennent très vite de la valeur. Mais au retrait des investisseurs, devenus frileux, elles ne résistent pas et provoquent de nombreuses faillites et licenciements. Ce phénomène a alors fragilisé l’ensemble du marché, de grandes entreprises telles que France Telecom ou Vivendi étant sauvées in extremis de la faillite avec l’argent public.


La France championne des startups


Aujourd’hui, certains experts s’inquiètent d’un schéma similaire : la confiance démesurée dans les startups mène à une survalorisation de leur valeur réelle. Début 2016, les startups françaises en ont déjà réalisé 97 levées de fonds, un chiffre en hausse de 593% pour la même période en 2015. Des données qui placent l’hexagone en première place devant l’Angleterre et Israel sur ce type de performance, preuve de l’engouement actuel pour ces structures dans le pays.


Emmanuel Macron espère donc l’apparition de nouveaux Google en France 一 mais pour combien d’échecs ? Twitter symbolise par exemple l’excès de confiance des investisseurs : un concept fort et un succès fulgurant, mais un modèle économique chahuté. L’entreprise a licencié 336 personnes en octobre 2015, après que son cours en bourse ait baissé de 40% en 6 mois. Des performances contrastées pour l’application aux 304 millions d’utilisateurs actifs mensuels, qui montrent l’impact social fort d’une croissance trop rapide et mal négociée.


Avec ou sans l’aide de l’État ?


Ce constat pousse certains jeunes entrepreneurs à se méfier d’une intervention trop confiante de l’état dans ses financements. C’est le cas de Pierre Schefler, jeune entrepreneur grenoblois, et intervenant en école d’ingénieur, pense que « l’État ne devrait pas favoriser les startups, mais devrait juste les laisser faire ». Une vision libérale opposée à l’enfer administratif que vivent parfois les petites structures.


L’activité des startups s’auto-régulerait alors en fonction des besoins du marché. « Ce qu'il se passe dans la Silicon Valley c'est malsain. On se retrouve dans des situations où une application inutile, codée en six heures, récolte un ou deux millions de dollars. Comme l’application YO.  Les investisseurs deviennent euphoriques, alors que ce sont des modèles volatiles. »


Penser long terme pour éviter l’éclatement


En France, différents crédits d’impôts et la politique menée par la Banque publique d’investissement (BPI), tendent à financer la création de startups sans anticiper les conséquences de leur valorisation sur l’ensemble du marché.


La plupart des experts s’accordent aujourd’hui à dire qu’une nouvelle explosion de la bulle internet pourrait avoir lieu. Elle sera tout de même, selon eux, structurellement moins importante que celle de l’an 2000. L’enjeu n’est plus de savoir comment favoriser la création de ces jeunes entreprises, mais comment soutenir leur développement sur le long terme.


LES STARTUPS À L'AUBE D'UNE NOUVELLE EXPLOSION ?

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Derrière le légendaire « plombier polonais » se cache un statut bien réel, celui du travailleur détaché. Décryptage de ce type d’emploi bâtard, pas vraiment aux conditions du pays d’origine, ni à celles du pays d’accueil.  



Ils ont fait parler d’eux lors de la COP 21, en décembre 2015. Sur les 3 400 employés que comptait le chantier du rassemblement international pour le climat, 250 étaient des « travailleurs détachés ».


Une directive européenne de 1996 autorise les entreprises de l’Union à envoyer leurs employés travailler dans d’autres pays d’Europe. Cela dans les conditions du pays « d’accueil » (salaire minimum, conditions de travail), mais en payant les cotisations sociales dans le pays d’origine.


Ces réglementations sont relativement avantageuses pour les Européens de l’est. Le Smic français est, par exemple, deux fois plus élevé que le salaire moyen en Roumanie. Mais de nombreuses dérives sont constatées dans les faits : travail non déclaré, semaines de plus de 60 heures, logements indignes, parfois à même le chantier, etc.


Certaines boîtes d’intérim, notamment luxembourgeoises, vont même jusqu’à employer des Français pour les détacher… en France ! Cela leur permet de payer des cotisations sociales dérisoires sur ces emplois.


Début 2014, l’Europe comptait officiellement 230 000 travailleurs détachés. On estime aujourd’hui qu’ils seraient, en réalité, près de 500 000, essentiellement venus de l’est (Pologne, Roumanie, Bulgarie) et du Portugal.


La méfiance des grandes entreprises

de BTP


Les secteurs principalement concernés sont le bâtiment et l’industrie. Pourtant, les grosses entreprises de bâtiments et travaux publics (BTP) sont de plus en plus rétives à travailler avec des sous-traitants pratiquant ce type de contrats.

« Il est très difficile de savoir si une entreprise a effectivement une activité dans son pays d’origine ou si ce n’est qu’une coquille vide destinée à faire travailler des personnes en France tout en payant des cotisations dans les pays de l’Est, bien moindre qu’ici », témoigne un chef de chantier d’une entreprise de BTP lyonnaise.


Cette pratique, illégale, peut ensuite se retourner contre l’entreprise française qui sous-traite. « Quand des procédures judiciaires se mettent en place après des abus dans l’emploi de travailleurs détachés, les sous-traitants ont souvent déjà déposé le bilan, et la justice se retourne vers les entreprises qui ont fait appel à eux. »


La Commission européenne a décidé de s’attaquer à cette question. Pour lutter contre le “dumping social”, elle voudrait que les travailleurs détachés bénéficient des mêmes avantages que leurs homologues, au-delà des obligations du code du travail français : tickets restaurant, primes, etc.


Mais, même pour une réforme ne s’attaquant pas au problème de fond du lieu de paiement des cotisations sociales, les pays de l’Est se braquent, voyant dans le projet de réforme une entrave à la libre circulation des travailleurs.



L’EUROPE ESSAIME SES TRAVAILLEURS

"Les travailleurs détachés représentent une concurrence incroyable!”

Christophe Sirugue, rapporteur du projet de loi El Khomri