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Amélie Bérale

La passion de l'éco

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Alphonse Ocial

Précarité à la loupe

profil

Momo Bilys

Sur tous les fronts

Alain Bandon

Recherche Mohican

Vous parlez de quoi ?? Désolée j’ai été déconnectée… J’étais dans un Uber sous un tunnel. 

Oui, cette fraude a un impact direct sur le fonctionnement de notre système social notamment. Pensez aux caisses de retraite par exemple...

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Immigrés tous des branleurs ?


Cette fille d’un avocat communiste d’origine bulgare, travailleuse et déterminée, a mis un pied hors du palais présidentiel dimanche 17 avril après le vote des députés en faveur de son impeachment (« destitution »). Prévu entre fin avril et début mai, le vote du Sénat devant l’éloigner du pouvoir pendant cent quatre-vingt jours prend désormais des allures de formalité. Il restera ensuite une étape, plus incertaine : le vote final d’une majorité des deux tiers du Sénat visant à la chasserdéfinitivement de Brasilia. « S’opposer à moi, me critiquer fait partie de la démocratie. Mais démettre une présidente élue de façon légitime, sans que celle-ci ait commis un quelconque crime (…) n’est pas le jeu démocratique. C’est un coup d’Etat », avait-elle encore affirmé la veille du scrutin.

Le terme de golpe (« coup d’Etat »), fruit d’un marketing politique efficace, a permis de mobiliser une foule de partisans pour la soutenir. La présidente a toutefois fait les frais d’un dispositif prévu dans la Constitution brésilienne et « a eu recours à tous les instruments juridiques pour se défendre », reconnaît-on au Planalto, le siège de la présidence. Sans le succès escompté. 

Mais quel crime la présidente a-t-elle commis ? Le motif de l’impeachment se fonde sur les « pédalages budgétaires », une astuce à laquelle elle a eu recours pour masquer, un temps, l’ampleur du déficit public. Une ruse dont ont usé tous les présidents, bien que dans une moindre ampleur. Un prétexte, donc.

Contrairement à Fernando Collor de Mello, dont les députés avaient voté la destitution en 1992, la corruption qui exaspère tant la société brésilienne n’est pas non plus à l’origine de sa disgrâce. La présidente appartient au Parti des travailleurs (PT, gauche), sali par les affaires, et en particulier par l’enquête « Lava Jato » (« lavage express »), qui a mis au jour le scandale tentaculaire lié au groupe pétrolier public Petrobras. Ministre des mines et de l’énergie de 2003 à 2005 et présidente du conseil d’administration du géant pétrolier, la présidente peut difficilementplaider l’ignorance.

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Attention, précisons que ces travailleurs indépendants, les chauffeurs d'Uber par exemple, paient leurs cotisations….

À ne pas confondre avec le travail au noir. J'ai fait un reportage radio sur le sujet. Regardez et écoutez: 


Longue vie à Gérard !


Et pourquoi ne pas imaginer un revenu de base ? Je me suis intéressée à cette idée qui fait son chemin dans la tête de pas mal de monde...

Et de vivre !  Mais ne vous emballez pas, ça reste des initiatives très rares.

Ça bouleverserait complètement notre façon de travailler.


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Pense-bête


L’uberisation de l’éco, ça vous parle ? C’est le mot de l’année 2016 ! Je fais un article sur cette nouvelle grande tendance.

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LE GRAND VIRAGE  DE L'UBÉRISATION

Ce mot fourre-tout témoigne d'une rupture majeure au sein de notre société occidentale de consommation.

De quoi est-il le nom ?

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C’est dingue ! Le travail au noir représente quasiment 11% du PIB ? C’est un énorme

manque à gagner pour le pays !


REVENU DE BASE = NOUVELLE SOCIÉTÉ ?

Alors que les minima sociaux sont souvent débattus, une idée fait son chemin : le revenu de base.

Explication de ce concept aux multiples facettes.

Certains politiques commencent sérieusement à l’envisager, même en France !

Ça vous tenterait, vous ?

C’est sûr. Parce qu’en Europe, la tendance est plutôt à la flexibilité de l’emploi. Et aux nouveaux types de contrats qui vont avec. 

C’est d’ailleurs un enjeu au cœur du projet de loi El Khomri.

VERS LA FIN DU CDI ?

La tendance est aujoud'hui aux emplois offrant plus de flexibilité aux entreprises. Mais le CDI reste encore le contrat majoritaire en France.

J’ai justement rencontré un patron de PME. Il gère une entreprise de préparation de voitures de location. Pour lui, embaucher en CDI est beaucoup moins évident qu’avant la crise.

Je lui ai posé des questions sur son lieu de travail :

En écoutant ce “petit” patron, on sent qu’on est bien loin du monde du CAC 40 !


Il ne faut pas tout mettre dans le même sac. Il y a une différence entre patrons de grandes entreprises et de PME.

LE PATRONAT CE N'EST PAS (QUE) LE MEDEF


Le Medef, syndicat patronal ultramédiatisé, n'est pas le seul à représenter les chefs d'entreprise de France autour des tables de négociations.

Utilisé pour la première fois par le patron de Publicis Maurice Lévy en 2014, ce mot fourre-tout illustre une tendance à la libéralisation au sein de notre société. De quoi est-il le nom ?



Un acteur numérique de l'économie collaborative, proposant un service sans intermédiaire entre prestataire et client. Ainsi pourraient être définies bon nombre de startups et d'entreprises qui fleurissent depuis une dizaine d'année en France et auxquelles l'entreprise Uber a donné son nom depuis 2009.


Proposant un service de véhicules de transport avec chauffeur réservables directement sur application mobile, la firme californienne a agi comme un perturbateur du marché, proposant un schéma d'organisation nouveau. Schéma qui se situe à la croisée de différents phénomènes : l'émergence de l'économie de partage, l'importance du mobile 一 notamment pour la navigation web 一 et l'explosion de l'entrepreneuriat. Depuis, de nombreux secteurs ont été impactés (voir infographie ci-contre). L'uberisation est cette vague de bouleversements de marchés, où les compagnies hiérarchisées traditionnelles voient leurs activités ébranlées par de nouveaux acteurs économiques proposant une interaction plus directe.


Des craintes (in)justifiées ?


Qui dit changement dit forcément grogne et mécontentement 一 notamment de la part des entreprises classiques, qui voient leurs clientèles s'orienter vers ces nouveaux acteurs.

L'économie de partage sera responsable de la disparition de 5 millions d'emplois d'ici 2020, a-t-on pu entendre au Forum économique mondial de Davos cette année. Marque-t-elle une étape dans la fin du salariat et l'automatisation généralisée du travail ? Ou est-elle simplement une évolution normale de notre économie, laissant de côté ceux qui refusent de s'adapter ? Il paraît nécessaire de repenser nos sociétés à l'aune de cette émergence.


LE GRAND VIRAGE DE L'UBÉRATION 

L’idée n’est pas nouvelle. Le souhait d’instaurer un revenu de base en France dépasse les clivages politiques. Retour sur une initiative qui propose de vivre autrement.


« Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement », selon la définition du Mouvement français pour un revenu de base (MFRB).


L’économiste Baptiste Mylondo explique qu’il existe trois modèles de revenu inconditionnel. « À gauche, le revenu inconditionnel est conçu comme un outil de transformation sociale et de remise en cause de la “valeur travail”», écrit l’économiste dans son livre Un revenu pour tous ! Précis d’utopie réaliste. « Son montant doit donc impérativement être suffisant pour se passer d’emploi et choisir librement l’activité que l’on souhaite exercer. À droite, le revenu inconditionnel est conçu comme un outil de libéralisation de l’économie. Nous devons cette version libérale à Milton Friedman qui, en 1962, suggérait l'instauration aux États-Unis d'un système d'impôt négatif sur le revenu […] associé à la suppression du salaire minimum et de tous les dispositifs de protection sociale ».


« Une nouvelle manière d’aborder le travail »


Le modèle libéral du revenu inconditionnel correspond à un

« montant faible, accompagné d’une suppression de la protection sociale, [et] de tout le système assurantiel », décrit Baptiste Mylondo dans une interview publiée en avril 2016 et réalisée par Juliette Plagnet de Causette.


« C'est une vision “libertarienne” de droite pour laquelle le fait que tout le monde ait droit à un minimum permet de ne plus chercher à compléter davantage.


Donc, [cela] s'accompagne d'un allègement du droit du travail, notamment de la suppression du Smic. [Et il existe] la version de gauche, que j’essaie de défendre : montant suffisant, augmentation de la protection sociale. Là, le revenu inconditionnel est vu comme un supplément à la protection sociale et non comme remplacement.


Dans cette optique, on conforte le droit du travail. » Et d’ajouter, dans la même interview : « La troisième option, sans doute la plus défendue aujourd'hui parce que c'est un peu la facilité, c'est le revenu inconditionnel comme moyen de simplifier le système socio-fiscal. Il ne s'agit pas de transformer la société, mais juste de réduire le mille-feuille de la protection sociale et le système complexe des prélèvements obligatoires.


Impôt à taux fixe, même taux pour tout le monde, et montant égal à celui du RSA [revenu de solidarité active], en gros ».



Il existe de nombreuses propositions pour financer le revenu de base. Le MFRB en recense huit :

« l’universalisation et la revalorisation du RSA », « la part d’autofinancement », « la fusion du système d’aide sociale, de chômage et de retraite », « la transformation du mécanisme de la création monétaire », « la justice

foncière », « le financement par impôt sur le patrimoine », « la redistribution de la rente pétrolière » et « le chèque vert ».


Plusieurs conséquences sur la société sont envisagées par le MFRB, notamment « une nouvelle manière d’aborder le travail ».  « Mettre en place un revenu de base, c’est donner le choix à chaque individu de s’engager dans des activités auxquelles il donne du sens […], assure l’association. C’est donc un puissant catalyseur, un formidable investissement dans de nouvelles activités, vectrices de richesse économique et sociale. C’est aussi un moyen pour que chacun puisse aborder le travail de façon plus sereine, sans peur du chômage ».  


Les détracteurs du revenu de base voient dans l’application de cette idée le risque que les citoyens ne veuillent plus travailler.

Citée dans l’ouvrage de Baptiste Mylondo, Un revenu pour tous ! Précis d’utopie réaliste, l’étude de 2004 des sociologues Axel Marx et Hans Peeters montre, malgré des difficultés méthodologiques, que « les gains de

« win for life », [jeu de hasard de la loterie belge] ont eu un impact quasi nul sur [la situation professionnelle] d’une poignée de gagnants ».  


Or, ces personnes « gagnent un revenu versé chaque mois et garanti à vie [qui se rapproche] d’un revenu

inconditionnel ». La réflexion est lancée.


MODE D'EMPLOI

Patrick Colin de Verdière, membre du bureau national du parti Nouvelle Donne, se présente comme son référent de la Commission thématique nationale sur le partage du temps de travail et sur le revenu de base depuis deux ans. Aperçu du projet pensé par la formation politique.


« Le revenu de base correspond pour nous à un socle solide et simple de protection sociale, pour lutter contre la pauvreté et la précarité », décrit Patrick Colin de Verdière, référent de la Commission thématique nationale de Nouvelle Donne sur le partage du temps de travail et sur le revenu de base.


« Le montant sur lequel nous travaillons n’est pas considéré comme suffisant pour vivre sans revenu complémentaire pour une personne célibataire. Nous ne le concevons donc que mis en place simultanément avec une baisse généralisée du temps de travail, en passant à la semaine de quatre jours et 28 heures.


Il serait versé automatiquement à toutes les personnes résidant de manière durable et en règles sur le territoire national français. »

Les études de ce parti ont été réalisées sur la base des montants suivants : un revenu de base pour les mineurs de 200 euros, un pour l’adulte actif entre 18 et 65 ans de 600 euros et un troisième de

1 200 euros pour les seniors.


« Une avancée sociale »


Ce projet serait financé « en partie par les économies budgétaires réalisées », comme l’explique Patrick Colin de Verdière. « Le revenu de base “mineur” se substituerait aux allocations familiales, le revenu de base “adulte actif” remplacerait le revenu de solidarité active, et le revenu de base “senior” supplanterait la retraite de base de la sécurité sociale. Pour le reste, nous mettrions en place une réforme fiscale.


L’impôt sur le revenu serait fusionné avec la contribution sociale généralisée pour en faire un grand impôt universel et progressif sur les revenus. Enfin, une taxe sur les patrimoines des particuliers viendrait remplacer des impôts existants — l’impôt de solidarité sur la fortune, les taxes foncières et probablement aussi les droits de mutations en cas de transmission de patrimoine. »


« Nous souhaitons que le revenu de base représente réellement une avancée sociale », souligne l’homme politique.

« Nous considérons — et c’est un parti pris — que la majorité de la population est plus motivée par l’emploi, la reconnaissance et la valorisation qu’il peut offrir, que par le fait d’avoir un revenu de base qui lui permettrait de vivre sans travailler.


Le revenu de base permet donc pour nous de réduire le temps de travail sans perte de revenu pour les salariés modestes, et sans hausse du coût du travail pour les employeurs. »


VU PAR NOUVELLE DONNE

"UNIQUE EN FRANCE"

La Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a voté en juillet 2015 l’étude de faisabilité du revenu de base. Longtemps repoussée à cause de la fusion des régions, elle devrait débuter le 25 avril. Martine Alcorta, conseillère régionale Europe Écologie Les Verts en charge du projet, se réjouit de cette

« formidable avancée ».


Quelle est la teneur exacte de cette étude de faisabilité ?


Je préfère le dire tout de suite, c’est vraiment une expérimentation, au sens de la recherche. Je porte ce projet avec des universitaires. Notre démarche va s’appuyer sur deux instances : le comité de pilotage et le comité de réflexion. Elle va s’articuler autour de plusieurs éléments : l’analyse et la restitution des entretiens, dans l’objectif de remettre un rapport final pour juin 2017, suivies d’une expérimentation le cas échéant. Comme toute expérimentation, la démarche commencera par une élaboration collective d’hypothèses concernant les effets attendus d’un revenu de base, par le choix d’un public à cibler (effectif, âge, situation territoriale), les caractéristiques du revenu et de sa gestion.


Et personnellement, comment envisagez-vous cette

expérimentation ?


Je pense qu’il faut cibler un public de jeunes, qui sont les plus vulnérables sur le marché du travail. Concernant la situation territoriale, il faudrait choisir deux communes et tester deux ou trois formes de revenus de base afin de vérifier mes hypothèses de départ qui sont : avoir un revenu de base crée plus d’entreprenariat et augmente la durée de la scolarisation et de la formation et aucune passivité ne se développe face à la recherche d’emploi.


Pourquoi est-ce que ce projet vous tient tant à c­œur ?


Expérimenter le revenu de base, cela serait une décision unique en France. C’est la réponse à la future économie du siècle à venir. En ce moment, il y a une injonction impossible face à la compétitivité et à la concurrence demandées par le monde du travail. Nous sommes dans une tyrannie du marché de l’emploi. Il faut que chacun reste libre de choisir ou non d’aller travailler. Avec le revenu de base, on a un marché du travail, et un domaine où le travail n’est pas un marché.


Quelles sont les prochaines étapes ?


Un comité de pilotage aura lieu le 25 avril où tous les groupes politiques de la région ont été conviés. Ensuite, il y aura des comités de réflexion avec les élus, les acteurs de terrain (comme la Caisse d’allocations familiales (Caf), Pôle Emploi, les Centres communaux d’action sociale (CCAS), etc...), des associations et la société civile. À chaque rencontre du comité, les intervenants seront amenés à apporter un éclairage sur la thématique travaillée. Le soir une conférence-débat sera ouverte au grand public. Puis le comité de pilotage décidera des paramètres de l’expérimentation.


En juin 2017, l’étude se terminera, puis l’expérimentation du revenu de base pourra commencer, d’après les résultats obtenus. Parallèlement, il faudra établir un partenariat avec l'État et les départements pour assurer la mise en œuvre de l’expérimentation, tant du point de vue de son financement que de sa gestion. J’insiste sur le rôle du gouvernement : notre région connaît une grave crise financière, notamment à cause de la baisse des dotations de l’État, et nous n’aurons pas les moyens de payer les revenus de base.


Le patronat, c’est le Medef. Lutter contre cette idée reçue est un parcours du combattant. Il existe pourtant deux autres syndicats patronaux principaux, correspondant chacun à un secteur précis. Si le MEDEF représente surtout les patrons du CAC40, l’UPA est pour les artisans et la CGPME pour les dirigeants des petites et moyennes entreprises.


Fréderic Grivot est vice-président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Le syndicat représente quatre secteurs : l’industrie, les services, le commerce et l’artisanat. Ainsi, même en son sein, des différences de perception d’une problématique liée au travail existent.


Mais M. Grivot s’insurge surtout contre l’amalgame récurrent qui est fait entre patronat et grandes entreprises : « Le Medef, c’est le CAC40, la Société des bourses françaises (SBF 120) et un certain nombre de petites et moyennes entreprises (PME). De l’autre côté, la CGPME ne regroupe que des petites et moyennes entreprises. Ce sont deux mondes différents. »


« Un chef d’entreprise n’a pas vocation à licencier »


À partir de là, les intérêts divergent. Concernant le projet de loi travail, par exemple : « C’est un texte qui, en l’état actuel, n’a plus aucun sens par rapport à ce qui a été prévu initialement. Qui a été dans le surenchérissement systématique à l’égard des revendications des syndicats. » Or, la position du Medef sur les évolutions du texte a été plutôt conciliante.  


À la CGPME, on a donc l’impression d’avoir « planté un poignard dans le dos des entreprises ».  M. Grivot avoue ne pas comprendre  l’annonce de la possible surtaxation du CDD par le gouvernement : « Un chef d’entreprise n’a pas vocation à licencier des gens. S’il emploie des personnes en CDD, c’est parce qu’il n’a pas une visibilité assez importante sur le long-terme pour pouvoir embaucher en CDI. »


Une vision que partage Jacky Pillot. Chef d’une société de préparation de véhicule de location dans la région lyonnaise, il ne compte que 9 salariés. Pour lui aussi, « on fait un amalgame entre les petites et grosses entreprises. Les petites, qui représentent plus de 90 % des entreprises en France, ont beaucoup de mal à embaucher et à s’en sortir avec les hausses et baisses d’activité. Les grosses entreprises, elles, n’hésitent pas à licencier, pour délocaliser par exemple. »


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La grande majorité des embauches se font en CDD, ce que Romain Delès, docteur en sociologie et professeur d’économie à l’université de Bordeaux, explique par le besoin de flexibilité des entreprises françaises.

 

Peut-on vraiment expliquer la baisse du nombre de CDI par un contexte de crises économiques ?

 

En effet, c’est à partir des années 1980 que nous avons assisté à l'augmentation de la part des emplois atypiques dans la structure de l'emploi. Au départ, les emplois instables répondaient au chômage de crise, développé après les chocs pétroliers de 1973 et 1979.

 

Les politiques de flexibilisation du marché du travail permettent de mettre en phase les cycles de la production et de l'emploi. Quand il y a de la croissance, on embauche. Quand il n'y en a pas, on licencie.

 

Pourquoi les entreprises privilégient-elles l’embauche en CDD ?

 

Le CDD leur offre une plus grande efficacité. Les entreprises ne sont plus obligées de garder une main d'oeuvre qui ne travaillerait plus à plein régime en période de ralentissement économique.

 

Le CDD ou les contrats précaires constituent une nouvelle norme d'emploi dans une économie soucieuse de sa compétitivité. Si l'on veut continuer de vendre à l'international, il faut bien que les entreprises soient efficaces. Ce n'est pas forcément un mal pour les travailleurs.

 

On connaît de nombreuses expériences étrangères qui gèrent très bien la flexibilisation de leur emploi. C’est le cas des pays scandinaves, inlassablement montrés en exemple.

 

Comment pourrait évoluer le marché du travail ces prochaines années ?

 

Il pourrait peut-être évoluer vers un modèle où la flexibilité est une priorité. C'est en tout cas le sens que prend le projet de loi travail, qui propose quelques maigres contreparties aux mesures de flexibilisation. Fondamentalement, le problème reste qu’on ne montre pas une véritable culture du compromis social en France...

 

« LE CDD OFFRE AUX ENTREPRISES UNE GRANDE EFFICACITÉ »


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PATRONS : « DEUX MONDES »


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