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Amélie Bérale

La passion de l'éco

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Alphonse Ocial

Précarité à la loupe

Momo Bilys

Sur tous les fronts

Alain Bandon

Recherche Mohican

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Du coup ça m’a bien plu et j’ai traversé le Rhône direction les Alpes. Cette fois prenez le télésiège pour aller voir Cindy !

Loin de tout ça, j’ai rencontré deux jeunes pour qui le travail n’est pas une priorité. Leur credo :

« Travailler moins pour vivre plus »

Eh bien détrompe-toi, ils profitent, certes, mais tout en travaillant largement plus de 35 heures par semaine ! Premier exemple,

grimpez dans les arbres, en Ardèche avec Thomas.


Ils essayent, mais tu sais, les syndicats, c’est pas la grande forme...

J’ai rencontré deux militants CGT qui m’ont expliqué comment ils tentent de venir en aide aux salariés.

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Immigrés tous des branleurs ?


Cette fille d’un avocat communiste d’origine bulgare, travailleuse et déterminée, a mis un pied hors du palais présidentiel dimanche 17 avril après le vote des députés en faveur de son impeachment (« destitution »). Prévu entre fin avril et début mai, le vote du Sénat devant l’éloigner du pouvoir pendant cent quatre-vingt jours prend désormais des allures de formalité. Il restera ensuite une étape, plus incertaine : le vote final d’une majorité des deux tiers du Sénat visant à la chasserdéfinitivement de Brasilia. « S’opposer à moi, me critiquer fait partie de la démocratie. Mais démettre une présidente élue de façon légitime, sans que celle-ci ait commis un quelconque crime (…) n’est pas le jeu démocratique. C’est un coup d’Etat », avait-elle encore affirmé la veille du scrutin.

Le terme de golpe (« coup d’Etat »), fruit d’un marketing politique efficace, a permis de mobiliser une foule de partisans pour la soutenir. La présidente a toutefois fait les frais d’un dispositif prévu dans la Constitution brésilienne et « a eu recours à tous les instruments juridiques pour se défendre », reconnaît-on au Planalto, le siège de la présidence. Sans le succès escompté. 

Mais quel crime la présidente a-t-elle commis ? Le motif de l’impeachment se fonde sur les « pédalages budgétaires », une astuce à laquelle elle a eu recours pour masquer, un temps, l’ampleur du déficit public. Une ruse dont ont usé tous les présidents, bien que dans une moindre ampleur. Un prétexte, donc.

Contrairement à Fernando Collor de Mello, dont les députés avaient voté la destitution en 1992, la corruption qui exaspère tant la société brésilienne n’est pas non plus à l’origine de sa disgrâce. La présidente appartient au Parti des travailleurs (PT, gauche), sali par les affaires, et en particulier par l’enquête « Lava Jato » (« lavage express »), qui a mis au jour le scandale tentaculaire lié au groupe pétrolier public Petrobras. Ministre des mines et de l’énergie de 2003 à 2005 et présidente du conseil d’administration du géant pétrolier, la présidente peut difficilementplaider l’ignorance.

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C’est sûr qu’ils profitent ceux-là : 6 mois au soleil, 6 mois à la montagne !

Dans le même style, des personnes qui ont un rythme très différent de la normale : les saisonniers.

À ce propos, j’ai vu sur le site du gouvernement qu’il existait des cartes de séjour temporaires pour les immigrés avec une mention « travailleur saisonnier ». T’en sais plus ?

Oui, en 2013 près de 1 500 immigrés ont obtenu leur titre de séjour comme travailleurs saisonniers. C’est peu comparé aux 200 000 demandes annuelles de cartes de séjour. 

Tu tombes bien. J’ai justement écrit un article sur le sujet.

Ça va ? Tout le monde nous suit ? Tiens, tant qu’on y est, Amélie est-ce que tu peux expliquer à notre invité-e la différence entre travailleur immigré et travailleur détaché ?

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Pense-bête


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TRAVAILLER MOINS POUR VIVRE PLUS

Un salarié lambda travaille en moyenne 37,5 heures par semaine. Certains ont décidé de mettre un terme à ce diktat du "travailler plus pour gagner plus".

Une réelle force de travail ! Même si la vie

n’est pas toujours rose pour eux.

DES IMMIGRÉS MAL INTÉGRÉS

Quelles que soient leurs qualifications, les immigrés ont du mal à s'intégrer sur le marché du travail, ce qui influence leur niveau de vie.

TRAVAIL DÉTACHÉ : EMPLOIS EN MOUVEMENT

L’Europe permet l’inégalité des conditions pour un même travail, réalisé au même endroit.

Pas mal de dérives dis donc… Et les syndicats ne disent rien ?

lls ont fait mai 68 ces gars ? À la Nuit Debout, les jeunes

sont super motivés, mais ça semble être une minorité…

Justement, j’ai assisté à une conversation entre une jeune militante et deux autres qui se sentent moins concernés. Je vous l’envoie, jetez-y un coup d’oeil.


Leur échange m’a interpellée du coup je suis

allée rencontrer une sociologue pour m’aider à bien comprendre ce phénomène.

"LA JEUNESSE A AU MOINS TROIS VISAGES"

Monique Dagnaud, sociologue, apporte un éclairage sur les nombreux visages qui composent la jeunesse qui se mobilise contre la loi travail.

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Jenyfer et Emily ont toutes deux choisi de travailler moins... quitte à gagner moins. Dans cette optique, le travail en société est vu comme corrupteur car chronophage sur un temps que l’on devrait exploiter autrement.

 

Le temps de travail a beau avoir diminué depuis les années 1950 一 on est passé de 70 heures à 37,5 一 nombreux sont ceux qui accumulent les heures supplémentaires. C’est contre cette vie pour le travail que certains ont décidé de ralentir le rythme.

 

Se faire plaisir, jardiner, coudre et surtout profiter de son entourage, le vrai challenge c’est de trouver le bon équilibre entre “travail” et “temps libre”.

 

TRAVAILLER MOINS 

POUR VIVRE PLUS

"Après un master de Sciences politiques en banlieue parisienne en 2010, j’ai trouvé un emploi en tant que collaboratrice de cabinet pour la mairie d’une grande agglomération. Bras droit du maire, je devais être partout… et nulle part à la fois. Je travaillais à la chaîne, je bossais comme une folle, j’avais l’impression d’être jetable. Ma vie personnelle en a été réduite à néant.


Puis j’ai fait un accident vasculaire cérébral (AVC), ce qui m’a servi de déclic. Une grosse remise en question. « Est-ce que ça vaut le coup de mettre sa santé en jeu ? » me suis-je demandée. À mon retour en poste, j’ai levé le pied. Résultat : je me suis fait licencier.


Je voulais retrouver quelque chose que j’aimais faire. Je me suis alors tournée vers l’enseignement. Dans mon cabinet, je travaillais 10 à 12 heures par jour pour un salaire de 2 500€ par mois. À l’école, je dirais qu’avec le temps de préparation des cours, je tourne entre 8 et 9 heures par jour pour 1 800€. Ce manque à gagner est largement compensé par les vacances scolaires.


Et surtout, j’ai du temps pour mon mari et mes amis. Désormais, je suis épanouie et me sens réellement utile, même si je gagne moins d’argent."


"Avec Killian, mon compagnon, on essaye toujours de se poser la question : est-ce qu’on est bien dans ce que l’on fait ? Est-ce que l’on s’épanouit ? C’est en se basant sur ce principe de vie que nous avons choisi de nous consacrer à la musique. J’ai pourtant fait un master d’histoire et Killian une thèse en biomécanique. Mais on ne s’y retrouvait pas.


Le système nous pousse à nous spécialiser dans un domaine pour être compétitif, même dans le milieu artistique. Mais ça n’est pas épanouissant pour nous. Ce qui l’est, c’est d’avoir du temps pour vivre d’autres expériences.


On ne se sent pas fait pour faire une seule chose tout au long de notre vie. Moi, j’adore travailler de mes mains. Cuisine, couture… Je me paye le luxe de faire tout ça. Je préfère avoir le temps de le faire, et travailler moins, quitte à gagner moins.




Avec ce choix de vie, on a juste assez pour vivre au quotidien. On a admis qu’on n’allait sûrement pas gagner beaucoup d’argent. Mais il est toujours possible de trouver des petits boulots à côté.


Maintenant que Mira est née, Killian recommence à donner des cours à la fac, mais seulement pour un temps. Car on ne veut pas rentrer à nouveau dans le système. Au contraire, l’idée est de remettre au cœur le fait d’avoir du temps, pour nous, pour nos enfants.


Du temps, on en a besoin pour tout : pour réfléchir, pour profiter des gens qui nous entourent, pour prendre du recul par rapport aux infos qu’on nous donne… Redonner aux gens leur temps, je pense que c’est une des clés pour que la société aille mieux."


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En France, les immigrés représentent environ 10% des actifs français en 2015. Ils constituent donc une force de travail non négligeable. Toutefois, leurs qualifications sont, en moyenne, moins élevées que celles des travailleurs natifs (image n°1).

Conséquence logique, ils occupent des emplois moins qualifiés et donc moins rémunérés. Leur niveau de vie est plus bas que celui des natifs et le pourcentage de ménages immigrés sous le seuil de pauvreté est plus élevé

(image n°2).


Toutefois, ce faible niveau de vie ne s’explique pas uniquement par un manque de qualifications. En effet, même les immigrés très qualifiés éprouvent des difficultés, comme le montre le pourcentage de ceux, qui, diplômés du supérieur dans leur pays de départ, pourraient accéder à des métiers très qualifiés dans leur pays d’accueil (image n°3).


Sur ce plan, la France fait plutôt office de bonne élève, avec près de ¾ de ses immigrés travaillant à leur niveau de compétence, juste au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE.


DES IMMIGRÉS MAL INTÉGRÉS

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Derrière le légendaire « plombier polonais » se cache un statut bien réel, celui du travailleur détaché. Décryptage de ce type d’emploi bâtard, pas vraiment aux conditions du pays d’origine, ni à celles du pays d’accueil.  



Ils ont fait parler d’eux lors de la COP 21, en décembre 2015. Sur les 3 400 employés que comptait le chantier du rassemblement international pour le climat, 250 étaient des « travailleurs détachés ».


Une directive européenne de 1996 autorise les entreprises de l’Union à envoyer leurs employés travailler dans d’autres pays d’Europe. Cela dans les conditions du pays « d’accueil » (salaire minimum, conditions de travail), mais en payant les cotisations sociales dans le pays d’origine.


Ces réglementations sont relativement avantageuses pour les Européens de l’est. Le Smic français est, par exemple, deux fois plus élevé que le salaire moyen en Roumanie. Mais de nombreuses dérives sont constatées dans les faits : travail non déclaré, semaines de plus de 60 heures, logements indignes, parfois à même le chantier, etc.


Certaines boîtes d’intérim, notamment luxembourgeoises, vont même jusqu’à employer des Français pour les détacher… en France ! Cela leur permet de payer des cotisations sociales dérisoires sur ces emplois.


Début 2014, l’Europe comptait officiellement 230 000 travailleurs détachés. On estime aujourd’hui qu’ils seraient, en réalité, près de 500 000, essentiellement venus de l’est (Pologne, Roumanie, Bulgarie) et du Portugal.


La méfiance des grandes entreprises

de BTP


Les secteurs principalement concernés sont le bâtiment et l’industrie. Pourtant, les grosses entreprises de bâtiments et travaux publics (BTP) sont de plus en plus rétives à travailler avec des sous-traitants pratiquant ce type de contrats.

« Il est très difficile de savoir si une entreprise a effectivement une activité dans son pays d’origine ou si ce n’est qu’une coquille vide destinée à faire travailler des personnes en France tout en payant des cotisations dans les pays de l’Est, bien moindre qu’ici », témoigne un chef de chantier d’une entreprise de BTP lyonnaise.


Cette pratique, illégale, peut ensuite se retourner contre l’entreprise française qui sous-traite. « Quand des procédures judiciaires se mettent en place après des abus dans l’emploi de travailleurs détachés, les sous-traitants ont souvent déjà déposé le bilan, et la justice se retourne vers les entreprises qui ont fait appel à eux. »


La Commission européenne a décidé de s’attaquer à cette question. Pour lutter contre le “dumping social”, elle voudrait que les travailleurs détachés bénéficient des mêmes avantages que leurs homologues, au-delà des obligations du code du travail français : tickets restaurant, primes, etc.


Mais, même pour une réforme ne s’attaquant pas au problème de fond du lieu de paiement des cotisations sociales, les pays de l’Est se braquent, voyant dans le projet de réforme une entrave à la libre circulation des travailleurs.



L’EUROPE ESSAIME SES TRAVAILLEURS

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Comment expliquer qu’une partie de la jeunesse se mobilise contre le projet de loi travail, et qu’une autre pas du tout ?


On ne peut pas réduire la jeunesse à deux visages. Il y en a au moins trois. Une partie se mobilise contre cette réforme. Elle est dans les défilés et lutte contre la précarité de l’emploi. Ces jeunes manifestent une véritable inquiétude face à leur avenir.


Ensuite, il y a une autre partie qui se mobilise, mais qui est en décalage avec les défilés. Elle se retrouve dans les Nuits debout. Le projet de loi travail est en arrière-fond, certes, mais il s’agit plutôt pour ces jeunes-là de revendications, de prises de positions plus radicales, plus globales que le projet de loi El Khomri. Ils sont dans le refus de la société telle qu’elle est aujourd’hui.


Enfin il y a la partie la plus importante : celle qui ne se mobilise pas, qui observe. Elle regarde le mouvement à travers les réseaux sociaux. Elle est en recherche d’emploi ou en formation.


Les jeunes qui s’engagent contre ce projet de loi ont-ils un profil type ?


Dans les rangs des Nuits debout, on retrouve une jeunesse guidée par l’Union nationale des étudiants de France (Unef), syndicat étudiant, et quelques lycéens. On peut les qualifier d’intellos-précaires. Les autres, ceux qui sont dans une situation difficile, qui se trouvent dans les périphéries et qui sont géographiquement éloignés de cette mouvance, restent en retrait.


Quelles sont les formes que prend l’engagement des jeunes aujourd’hui ?


La jeunesse est très engagée dans des actions qui sont plutôt de type associatif et collaboratif. On ne l’entend pas mais elle n’est pas muette, ni individualiste. Elle s’investit simplement dans des initiatives qui ne se voient pas et qui ne captent pas l’attention des médias. Pourtant, elle est là, dans les actions locales, culturelles et sociales. C’est une forme d’engagement éloignée des grandes organisations.



TROIS QUESTIONS À MONIQUE DAGNAUD,

directrice de recherche au CNRS et  sociologue

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Jenyfer Ploud, 30 ans, enseignante en REP+

(Réseau d’éducation prioritaire) à Trappes (Yvelines)

Emily Volz, 28 ans

Musicienne à Nantes (Loire-Atlantique)

"Les travailleurs détachés représentent une concurrence incroyable !”

Christophe Sirugue, rapporteur du projet de loi El Khomri

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